Laurent Boutin

Laurent Boutin, ex-batteur des Dileurs, raconte son expérience du rock alternatif dans « Plus de bruit » aux éditions du Joyeux Pendu.© DR

Dans son roman Plus de bruit, le batteur nazairien Laurent Boutin livre une introspection du rock alternatif. À l’image de son groupe, dont l’ascension fut aussi rapide que la chute fut violente. Dans son roman Plus de bruit , Laurent Boutin propose un plongeon dans la mouvance punk, fin des années 1980, en banlieue parisienne. Il était alors batteur des Dileurs, un groupe de rock alternatif, dont l’ascension, jusqu’à sa chute, n’aura duré que trois ans. « C’est en apprenant, il y a cinq ans et par hasard, la mort d’Éric Dileurs que j’ai eu envie de revenir sur ces années délirantes, explique le musicien. Éric était le chanteur de notre groupe qui portait son nom. Sa mort a été pour moi un déclic. » Foudroyé en plein succès. La matière première pour relater sur ces années riches en événements et en rebondissements ne manquait pas. « J’avais l’histoire dans les détails et je ne savais pas quoi en faire, poursuit le batteur. Il m’a fallu quelques années de travail pour la mettre à plat et la sortir enfin. »

Plus de bruit s’inspire de faits réels, seuls les noms ont été changés. Le roman démarre à toute vitesse, alors que le groupe cherche un batteur pour « tenir la baraque ». Le courant passe entre le chanteur, personnage central issu des « banlieues pourries », et le batteur, vrai musicien issu « d’un milieu bourge ». La rencontre de « ces deux personnalités, pourtant opposées en tous points », permet d’accélérer le succès des Dileurs grâce à leur complémentarité. Leur ascension est rapide. Ils gravitent parmi les groupes déjantés de l’époque : Mano Negra, les Rats ou Bérurier noir. Un quotidien ponctué « de répétitions, de fêtes, de plans foireux… » Et un premier concert, trois mois après leur rencontre. Il a lieu lors de la Fête de la musique, sur une place parisienne : « Sept titres pliés en vingt minutes », un peu l’esprit des formations punk de l’époque.

Le livre retrace l’aventure d’un groupe dans les années 1980 où sexe, drogue et rock’n’roll étaient souvent indissociables. Un milieu essentiellement masculin, où les musiciens, très soudés, passent le plus clair de leur vie ensemble. Le charisme, la tchatche et les provocations du chanteur s’avéraient être efficaces sur scène, mais rapidement, son rapport à la drogue prenait le dessus, le rendant insupportable. « Comme dans un couple, notre relation s’est dégradée, relate le batteur. On est passé de l’amour à la haine. » Au fil des tournées, des heures passées dans le camion, des rapports de plus en plus tendus entre les deux leaders, le groupe se sépare, foudroyé en plein succès. « Une séparation brutale, mais inévitable, ajoute le batteur. Ce chanteur avait pourtant tout pour plaire et réussir. » Plus de bruit , de Laurent Boutin. Paru fin février 2019, aux éditions du Joyeux Pendu. 254 pages. 19 €. — Michel GODIN. Ouest-France

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